“En 2022, nous continuerons à œuvrer pour un secteur durable.”

2021 n’a pas été une année facile. Les négociations pour un secteur plus solide ont été lentes, en raison de la crise sanitaire. En même temps, grâce à la COVID-19 et aux défis pratiques soudains, notre profession a été davantage reconnue comme un maillon nécessaire et précieux des soins de santé. Notre Conseil d’Administration regarde le passé et l’avenir. Avec une attitude positive et une saine ambition pour l’avenir.

Les services d’ambulance ont dû se réinventer pendant la crise sanitaire et ils l’ont fait avec brio. Le secteur a fait preuve d’une grande souplesse et d’une grande résilience. Il fallait passer rapidement au transport adapté. Par exemple, un patient sédentaire atteint de la covid-19 ne pouvait plus prendre un taxi, mais devait être transporté à l’hôpital en ambulance. « Cela a fait prendre conscience aux autres services de l’importance d’un transport de qualité pour les patients », explique Thom Cleymans, vice-président de Belgambu. « Nous sommes passés d’un ‘problème logistique’ à une ‘partie de la solution de soins’. Il est certain que le transport non urgent de patients a été mis en avant. Espérons qu’en 2022, cela se traduira également par des actes, des initiatives et des ressources pour professionnaliser davantage le secteur. »

Ambition pour 2022

Cette appréciation et ces ressources feront également cruellement défaut en 2022. Après tout, il y a encore beaucoup de choses à réaliser et à optimiser. Belgambu a déjà des ambitions et des objectifs concrets pour cette année. Le vice-président Erwin Vanden Eynden met en lumière l’un d’entre eux. « Nous attendons avec impatience les nouvelles normes d’accréditation pour l’aide médicale d’urgence. Le SPF Santé publique travaille activement sur ce sujet. Belgambu contribue bien sûr à la réalisation de cet objectif. Cela peut également avoir un impact positif sur d’autres aspects importants du transport des patients, tels que la qualité et le financement. » Le président de Belgambu, Kenneth Arkesteyn, ajoute : « Ce financement reste l’un de nos fers de lance en 2022 également. Il est important que les trois régions commencent à calculer les coûts du transport non urgent des patients. Les discussions sur les tarifs devraient être achevées avant l’été. Nous devons faire comprendre que les coûts et les tarifs ne sont pas la même chose. Nos organisations, grandes et petites, ont besoin d’un petit volant financier pour absorber les revers éventuels et continuer à investir dans l’innovation. C’est la seule façon de travailler durablement. »

“Nous sommes passés d’un ‘problème logistique’ à une ‘partie de la solution de soins’. ”

Et cette durabilité revêt de nombreux aspects. Permettre de garder la tête hors de l’eau avec un personnel correctement rémunéré, par exemple. « Le fait que les ambulanciers ne figurent même pas dans le top 10 des emplois les plus mal payés doit vraiment changer », souligne Kenneth. « La rémunération n’est pas proportionnelle à la responsabilité de nos gens ». Il faut également rendre la profession attrayante par une formation et un soutien de qualité. En Flandre, cette année, la nouvelle formation pour les ambulanciers ne nécessitant pas de transport urgent de patients débutera dans les organismes de formation reconnus. Un pas dans la bonne direction et une réalisation pour laquelle Belgambu s’est également fortement engagée.

Un tournant pour le secteur

Selon le Conseil d’Administration, 2022 sera une sorte d’année charnière. Thom : « Les conditions de travail des ambulanciers doivent s’améliorer et la qualité du service doit continuer à augmenter. Si nous parvenons à surmonter cet obstacle, cela créera des opportunités dans tous les domaines de notre secteur. » Avec plus d’attention et des ressources appropriées pour le secteur, beaucoup de choses deviennent possibles.

Michael Butacide, le trésorier de Belgambu, note que pour la première fois dans la Région de Bruxelles-Capitale, il existe une réglementation pour le transport non urgent de patients. Belgambu y a mis beaucoup d’énergie, est satisfait qu’il y ait un résultat mais regrette certaines « adaptations politiques ». En 2020, il compte sur un nouveau décret wallon. « Nous avons besoin de décisions qui concilient la réalité du terrain avec les défis économiques actuels, tant pour le transport des patients couchés et assis. C’est une étape importante que nous devons franchir en Wallonie pour notre secteur. Je crois aussi que notre association peut y devenir encore plus forte. Les organisations wallonnes de transport de patients commencent à nous comprendre de mieux en mieux, et des acteurs majeurs rejoignent également Belgambu. Cela nous permet d’être encore mieux représentés et d’avoir encore plus de poids. »

“L’arbitraire doit disparaître. Nous avons besoin d’une réglementation claire.”

Et puis il y a l’assistance aux événements, qui a également besoin d’un cadre juridique. Il est nécessaire de disposer d’un cadre prévisible avec des critères de qualité applicables, car chaque événement a droit à la même évaluation des risques, au même déploiement, aux mêmes qualifications minimales du personnel ou aux mêmes équipements minimaux. « L’arbitraire doit disparaître », convient le Conseil d’Administration. Trop de choses dans l’assistance aux événements dépendent de décisions arbitraires. Nous nous réjouissons donc de la poursuite de l’évolution de l’outil consultatif PRIMA de l’Inspection fédérale de la santé vers un instrument standardisé. Cet outil est en cours de validation scientifique. Cela montre à quel point le gouvernement est sérieux à ce sujet. Il s’agit d’un élément important sur la voie d’un cadre réglementaire clair et large pour l’assistance aux événements. » Il y a donc encore beaucoup de choses à l’horizon. En 2022, Belgambu mettra à nouveau le paquet sur la qualité des soins dans le transport des patients et l’assistance aux événements.


Sous quel angle envisagez-vous le transport non urgent de patients ?

S’agit-il du transport de patients, de soins, ou du transport de personnes, vers ou depuis un établissement
de soins, ou un prestataire de soins de santé? Le choix des mots devient sensible,
comme si on marchait sur des oeufs. ‘Nomen est omen’ ?

Le transport d’un patient vers ou depuis un établissement de soins ou un prestataire de soins de santé, un maillon de la chaîne des soins de santé, peut
être abordé sous différents angles ou dimensions, représentés dans le triangle par “A”, “B” et “C”.

Nous définissons trois dimensions principales :

  • la sécurité avec des positions d’aversion au risque (A), d’équilibre du risque (B) et de risque non calculé (C)
  • le défi auquel le transport de patients devrait répondre, avec comme points de départ la mobilité (A), la santé (B) ou le coût (C)
  • l’importance où le patient (A), le secteur – vecteur (type de véhicule = B) et le côté financier (C) sont les différents points de vue

Bien sûr, il n’est pas nécessaire que ce soit noir ou blanc. Une position entre les deux est également possible, comme l’indiquent les points d’interrogation
dans le triangle. Il vaut la peine de faire cet exercice, car ces points de vue déterminent la façon dont vous envisagez le transport non urgent de
patients.

Pour nous, chez Belgambu, c’est déjà clair : nous optons pour une approche équilibrée des risques, où la santé du patient prime.

Après tout, chaque patient mérite un transport de qualité, durable, confortable, sûr et agréable sur son chemin vers ou depuis un établissement de soins ou un prestataire de soins de santé, en fonction
de son état, de son besoin de soins et de son autonomie, que ce soit en position assise, allongée ou en fauteuil roulant.

Quelles perspectives choisissez-vous ?


Pedro Facon: « Besoin d'une vision intégrée, englobant tous les maillons du secteur de la santé »

Pedro Facon, commissaire en charge de la crise sanitaire, était, et reste, l’un des personnages clés de la pandémie. Il a mis à profit son expérience en tant que directeur général du SPF Santé publique et ancien chef de cabinet de la ministre Maggie De Block pour rationaliser la lutte contre le coronavirus. M. Facon a pris le temps, malgré son emploi du temps chargé, de s’entretenir avec Belgambu. Tout comme en mars 2020, dans le feu de l’action, il contacta le président Kenneth Arkesteyn par téléphone pour discuter de certaines préoccupations. Cette communication ouverte et cette attitude constructive posent les bases solides d’une vision à long terme.

Au cours des dix-huit derniers mois, COVID-19 et la gestion de la crise qui y est associée ont occupé une place prépondérante dans le travail et la vie. Pedro Facon était en première ligne en tant que commissaire en charge de la crise du coronavirus. Après plus d’un an de lutte contre l’ennemi invisible, il envisage avec ambition l’avenir du secteur de la santé. « Depuis la dernière législature, un certain nombre de dynamiques de réforme ont été lancées. La pandémie a malheureusement décidé d’y faire obstacle. Nous nous trouvons dans un statu quo depuis un an et demi en ce qui concerne les changements cruciaux. Par ailleurs, la crise sanitaire a mis davantage en évidence les points sensibles. En temps de crise, les forces et les faiblesses remontent à la surface. Il existe certainement une base et le besoin est plus évident que jamais. Nous espérons pouvoir bientôt reprendre le fil des réformes structurelles. En partant d’une feuille blanche, mais avec déjà beaucoup de préparation sur la table. »

Plus d’attention aux transports

Belgambu a ressenti, durant le tumulte de la crise du coronavirus, une fois de plus à quel point le transport des patients est sous-estimé en tant que maillon des soins de santé. « Dans les temps difficiles, cela se manifeste par des choses concrètes, » explique le président Kenneth Arkesteyn. « Le manque de soutien dans la lutte contre la COVID-19, par exemple. Quel prestataire de soins n’a reçu qu’une boîte et demie de masques ? Parce que c’est tout ce que nous avons reçu, par ambulance. Dans de tels moments exceptionnels, bien sûr, cette boîte est immédiatement vide. Il y a eu aussi une intervention limitée de l’INAMI, mais c’est tout. »

Alors que de nombreux acteurs du domaine sous-estiment l’importance du transport qualitatif et expert des patients, Pedro Facon a pris le temps d’en discuter. Quelques jours après avoir reçu un dossier Belgambu étayé, il contacta Arkesteyn en mars 2020. Même pendant cette période incroyablement chargée et difficile, Facon trouve le temps de l’appeler et de discuter. Facon présenta les décisions qu’il prendrait pour soutenir le secteur. Kenneth ajoute également que Pedro a respecté tous les engagements discutés et a donné un coup de pouce supplémentaire au secteur.

Pedro Facon voit plusieurs raisons à la position difficile du transport des patients dans le domaine de la santé. « Ce qui est mal connu est souvent mal aimé. Cela s’applique en fait à l’ensemble du secteur de la santé, mais en particulier au transport non urgent des patients et au fonctionnement du 112 », explique-t-il. « Les politiques des dernières décennies jouent aussi sans doute un rôle. Lorsque nous parlons de la politique de santé, il était généralement question des remboursements dans les administrations précédentes. Ne vous méprenez pas : nous avons fait des pas de géant dans cette direction et ils étaient nécessaires. Cela a toutefois quelque peu occulté la discussion sur l’organisation des services de santé, la chaîne des acteurs, comme le transport des patients, la coopération et bien d’autres points. C’est un débat relativement récent, dans lequel nous devons continuer à investir dans les mois et les années à venir. »

« Jusqu’où pouvons-nous aller en matière de
politique sans perdre la meute,
comme les membres de Belgambu ? »

Et puis il y a la fameuse « Loi du handicap de la longueur d’avance ». À l’époque, le transport des patients en Belgique avait un cadre de premier plan. De quoi en être fier, et ce, à juste titre, mais cette approche n’a jamais vraiment dépassé la phase de conception. En raison du fort démarrage du secteur, un débat approfondi sur la position et l’importance de ce maillon des services de santé n’a pas eu lieu. « Votre secteur est souvent considéré comme un facteur logistique, mais ce n’est pas le cas », souligne M. Facon. « C’est aussi une question de soin et de qualité. Les ambulances sont en réalité une équipe de soins. L’idée de conditions de reconnaissance pour le transport urgent de patients est de nouveau à l’ordre du jour. J’y vois un fort effet de levier. »

Défi et opportunité

La crise a mis l’ensemble du secteur sous pression. Les conditions de travail étaient pénibles et les temps difficiles pour le personnel soignant et, par extension, pour la société dans son ensemble. Cette lutte commune a également permis de rassembler les parties prenantes et les acteurs, ce qui a créé des opportunités. « Des liens forts se sont développés », reconnaît M. Facon. « Des contacts stratégiques et professionnels et en même temps des relations étroites de confiance. Mes activités me permettent de disposer d’un riche réseau et d’une base solide sur laquelle m’appuyer. J’ai travaillé avec des partenaires connus et je me suis adressé à de nouvelles personnes et organisations. Les décideurs politiques jouent ici un rôle, mais les acteurs connaissant parfaitement le terrain et parlant le langage des soignants également. Belgambu en est un exemple flagrant. »

Des partenariats stratégiques et constructifs joueront un rôle important dans la réforme majeure dont a besoin le secteur de la santé. COVID-19 a déjà montré le pouvoir et le potentiel de partenariats solides. Des acteurs pratiques et motivés ont contribué à façonner l’approche de la crise. Dans les hôpitaux, les centres de triage et de dépistage, mais certainement aussi dans le transport des patients. « Une collaboration en toute confiance permet de réaliser beaucoup de choses », déclare Pedro. « Même si, bien sûr, il s’agit aussi de courage et qu’il faut avoir la possibilité d’assumer son rôle. Le mandat de commissaire en charge de la crise du coronavirus a permis de prendre des mesures, avec ce vaste réseau de spécialistes motivés, et ainsi de traverser la crise. »

Utilisation optimale des ressources

Même après COVID-19, la gestion des coûts pourrait rester l’un des points les plus douloureux pour le transport des patients. Il n’y a pas de vision globale à travers les différents niveaux politiques et donc pas non plus de budget global. « Si toutes ces ressources se réunissaient, nous pourrions aller loin », estime Kenneth Arkesteyn. Une vision que Pedro Facon partage, mais il est également conscient qu’il s’agit d’une philosophie très ambitieuse. « Nous avons des objectifs budgétaires et des sous-budgets très compartimentés. L’approche du « budget base zéro » est, à mon avis, une utopie. Il est très difficile d’effacer le tableau, de revoir les objectifs et d’y adapter le budget. Entre le niveau fédéral, les États et les autorités locales, nous nous trouvons dans une situation politique complexe. Je m’attends à ce que les pressions fiscales se poursuivent après la crise. Il est donc évident que la « pensée en silo » se doit d’être plus transparente. Il y a donc un gros travail à faire. Le gouvernement et le secteur doivent ensuite définir clairement les flux financiers et les budgets, afin de faire apparaître les obstacles ainsi que les opportunités. Il faut oser aborder les budgets dans leur ensemble, mais de nombreux acteurs sont assez réticents à le faire. Tout le monde s’accorde à dire que des changements sont nécessaires, mais peu sont prêts à changer ou ne peuvent y parvenir qu’avec des ressources supplémentaires et il n’y en a pas. »

« La pandémie a décidé d’y faire obstacle.
Nous nous trouvons dans un statu quo
depuis un an et demi en ce qui
concerne les changements cruciaux. »

Il est donc important d’utiliser le budget de manière plus efficace. En utilisant au mieux les ressources, le patient bénéficie d’une meilleure qualité de soins avec un budget identique, voire inférieur. Et au final, tout le monde en profite, selon Belgambu. Kenneth Arkesteyn : « Nous sommes convaincus que nous pouvons rallier nos membres à cette vision. Mais il faut aussi que les parties prenantes et les décideurs politiques aient la volonté et la capacité de porter un regard ouvert sur le domaine du travail et son organisation. » Le fait que beaucoup de choses doivent changer au niveau politique pour relever les défis dans la pratique partage déjà l’opinion de tous.

Belgambu dans un écart important

Des organisations telles que Belgambu joueront un rôle important dans ce grand exercice de réforme, en tant que lien entre le terrain et la politique. « Dans le cadre de la réforme, ce double rôle est complexe, mais aussi crucial dans la recherche et le maintien d’un équilibre sain », déclare M. Facon. « Belgambu doit indiquer jusqu’où nous pouvons aller sur le plan politique, sans perdre le peloton, sans meurtrir les membres. Et cela peut certainement fonctionner. Je suis convaincu que la majorité du personnel de santé est désireuse et capable de penser à l’avenir. Ils souhaitent faire des efforts, à condition que les autres en fassent autant. C’est précisément pour cette raison qu’une vision intégrée et systématique est nécessaire, englobant tous les maillons de la chaîne des soins de santé. Et cela prend du temps. »

Tout d’abord, selon M. Facon, il faut procéder à une consolidation des pouvoirs. Cela inclut évidemment une composante politique, mais la fragmentation des pouvoirs est également présente au niveau officiel. La restructuration des administrations de la santé au niveau fédéral est un bon exemple de cette trajectoire difficile. Rien qu’au niveau fédéral, sept administrations sont concernées par les soins de santé. Une intégration et une simplification plus poussées donneront plus de poids, sans pour autant perdre les contrôles nécessaires à l'(auto)contrôle. Après sa mission en tant que commissaire en charge de la crise sanitaire, Pedro Facon souhaite également jouer un rôle de premier plan dans ce processus complexe.

« Si je peux me permettre de rêver un instant, je me vois dans un rôle ayant un impact dans cette consolidation et le travail qui suit. Parce qu’après cela, c’est une mer de possibilités qui s’ouvre. C’est alors que commencent les grands travaux. Le grand processus de réforme préparera notre secteur pour les décennies à venir. Sans ce pouvoir fragmenté, nous pouvons nous attaquer aux points sensibles de manière structurée et progressive. » La centralisation de l’organisation du transport urgent et non urgent des patients, y compris le financement, à un seul niveau politique donnera également au secteur du transport des patients une base plus solide. Une réforme de l’État est toutefois nécessaire en premier lieu. « Espérons donc ensemble que l’agenda institutionnel préparatoire contribue à la concrétisation de cette réforme de l’État en 2024. Et en attendant, nous aimerions mettre de l’ordre dans nos propres affaires. Il y a déjà place pour le débat et les accords mutuels au sein du ministère de la santé, notamment en ce qui concerne le transport urgent et non urgent des patients. Nous sommes donc heureux de nous réunir et de répondre aux questions sensibles et aux préoccupations. Là où c’est possible avec des accords pratiques et des décisions efficaces, là où c’est plus difficile avec une préparation approfondie pour agir rapidement par la suite. »


Maggie De Block: "Nous devons continuer à invester dans ce secteur vital"

Ces dernières années, de grands progrès ont été réalisés en vue d’améliorer les soins urgents ainsi que le transport médical urgent. Lors de la législature précédente, Maggie De Block, ministre de la Santé publique, a triplé le budget destiné au secteur tout en mettant fin aux factures imprévisibles que recevaient récemment encore les patients pour l’intervention des ambulances 112.

FINIES LES MAUVAISES SURPRISES SUR LA FACTURE DES AMBULANCES 112

S’il y a bien une réforme à souligner, c’est l’uniformisation de la facture des ambulances 112. Un trajet en urgence coûte désormais 60 euros, peu importe où se trouvait le patient, d’où venait l’ambulance et vers quel service d’urgence le patient a été transporté. « Avant, il était impossible de savoir en tant que patient combien allait coûter un trajet », explique Maggie De Block. « Il arrivait même qu’on facture un montant différent à deux voisins pour un seul et même trajet vers le même hôpital. Ce n’était pas normal : chaque patient reçoit désormais la même facture pour chaque intervention avec une ambulance 112 et le montant facturé est même inférieur à la moyenne facturée précédemment. »

Entre-temps, il est suggéré d’introduire ce même système pour le transport médical non urgent, une matière qui relève des compétences des entités fédérées. « J’ai cru comprendre que la Flandre souhaite également introduire une facture uniforme et transparente », dit la ministre De Block. « Je ne peux que les encourager dans leur démarche, car ce serait une très bonne chose pour le citoyen. »

90 % DES AMBULANCES SUR PLACE EN UN QUART D’HEURE

Lorsqu’on fait appel à une ambulance, le but est qu’elle arrive au plus vite sur place. C’est pourquoi la ministre a décidé de faire revoir l’organisation complète sur le terrain. « Quel type d’ambulance est sollicité à quel endroit et combien en faut-il ? Il est important de faire concorder l’offre et la demande », a souligné Maggie De Block. « Pour cela, notre objectif est ambitieux : dans 9 cas sur 10, l’ambulance doit arriver sur place tout au plus en un quart d’heure. »

« Si nous fixons cet objectif ambitieux, c’est notamment pour protéger les zones rurales. Cela nous permet d’également garantir aux habitants de ces régions les meilleurs soins dans les plus brefs délais. Bien entendu, idéalement, les ambulances arriveraient sur place en moins d’un quart d’heure dans 100 % des cas. Ce n’est toutefois pas faisable dans la pratique. Il y a toujours des cas exceptionnels. Je pense par exemple au cas d’un patient difficile à localiser en zone forestière. Le but n’est pas de pénaliser les services pour ce genre d’incidents. »

BUDGET QUASI TRIPLÉ

Non seulement la ministre De Block a amélioré l’organisation sur le terrain, mais elle a aussi considérablement investi des moyens supplémentaires dans le secteur. Par rapport à 2014, au début de la législature, le budget est passé de 25 à 72 millions d’euros par an. Une injection indispensable pour de nombreux services d’ambulance qui n’arrivaient presque plus à garder la tête au-dessus de l’eau. « En 2016, nous avons réhaussé le subside de permanence de 12 millions d’euros par an. En 2018, nous y avons rajouté 35 millions d’euros supplémentaires, ce qui représente une augmentation totale de 47 millions d’euros par an », a expliqué Maggie De Block. « Nous avons ainsi apporté une bouffée d’air à un secteur vital. Le tout dans l’intérêt des patients, mais aussi de nos ambulanciers qui restent prêts à sauver des vies, jour et nuit. »