Thomas a saisi sa chance et il est aujourd’hui un ambulancier certifié

Pour un jeune homme fragilisé, la vie est parfois éprouvante. Pourtant, Thomas (20 ans) ne s’est pas laissé décourager par les difficultés et les préjugés. Avec des résultats concrets. En juin, il a obtenu son diplôme d’ambulancier, après plus de 320 heures de formation et 76 heures de stage. « Le soutien de mon employeur et de mon environnement a contribué à rendre tout cela possible », déclare Thomas.

L’arrêté royal de 2019 a fait du métier d’ambulancier une profession reconnue. Celle-ci suppose une formation approfondie. Ce système contribue désormais à la qualité du transport de patients. Pour les jeunes comme Thomas, il permet de devenir un opérateur ambulancier certifié. Malgré son parcours difficile et ses limites, il a réussi. Sa motivation et son engagement exceptionnels ont fait toute la différence.

De boulanger à prestataire de soins

Le parcours de Thomas n’a certainement pas été facile. Dès son plus jeune âge, il rêvait de travailler dans une boulangerie. Il a commencé ses études plein d’ambition. En raison de sa différence – il souffre de dysphasie et de difficultés d’apprentissage – il a été victime d’intimidation à l’école. Il a traversé une période difficile marquée par plusieurs hospitalisations, et en 2020, il s’est consacré au bénévolat pour aider les autres. « Au CPAS, j’ai confectionné des colis d’aide pour les familles en difficulté et j’ai aidé à les distribuer. Pouvoir aider les gens de cette manière m’a donné de l’énergie. J’ai pu me rendre utile et vraiment faire quelque chose pour les autres », explique Thomas en parlant de son travail de volontaire. « Après cela, j’ai été autorisé à travailler bénévolement chez Solumob, où aujourd’hui encore j’effectue, avec un collègue, le transport de personnes âgées et vulnérables. »

Thomas s’est complètement épanoui dans son nouveau rôle et cela n’a pas échappé à Solumob. Après quelques mois, ils ont lancé ensemble un projet d’intégration. Thomas s’est vraiment senti à l’aise avec l’organisation du transport et il a sincèrement plu. Solumob souhaitait l’employer officiellement. Thomas devait donc être accrédité en suivant une formation officielle. Celle-ci n’a pas été chose facile compte tenu de ses limites, mais grâce à son engagement exceptionnel, il a réussi à franchir la ligne d’arrivée.

La communication comme paramètre de qualité

Thomas a construit son travail de fin d’étude (TFE), une partie importante de la formation à Bruxelles et en Wallonie, autour du thème de la communication dans le secteur du transport de patients. Il s’agit d’un aspect important qui, malheureusement, reçoit rarement l’attention qu’il mérite. « Il est crucial de prendre les paramètres correctement et d’assurer la sécurité des patients, mais la prise en charge des patients ne s’arrête pas là », souligne Thomas. Il a rédigé son TFE autour d’un trajet réel. Un court transport d’à peine trois kilomètres avec un patient âgé de septante ans confronté à une pathologie très lourde. Il a décrit et analysé la communication à chaque étape, y compris en dehors de l’ambulance. Cette analyse a donné lieu à un travail écrit d’une vingtaine de pages.

Ce travail met en lumière la dimension humaine du transport de patients. De l’appel téléphonique entre le service hospitalier et le standard pour réserver le trajet, au contact entre l’ambulancier et l’infirmière, en passant par la communication dans l’ambulance avec le patient et le briefing dans le centre de réhabilitation. Les points sensibles en jeu sont nombreux. Par exemple, le patient peut souvent entendre ce que les ambulanciers disent entre eux. Mieux vaut donc bien réfléchir au contenu de ces conversations, tant pour respecter le secret professionnel que pour rassurer le patient présent. De par sa propre expérience, Thomas sait quel impact une communication « erronée » ou négative peut avoir sur un patient. Ces connaissances ont contribué à la richesse de son analyse. La conclusion est claire : le patient doit être le sujet du soin et non l’objet du soin.

Du fait de la formation et de la certification de Thomas, Solumob se dote d’un ambulancier compétent, motivé et empathique. Ce cas montre que les personnes fragilisées peuvent aussi constituer un atout dans le transport de patients. Le gouvernement bruxellois donne un coup de pouce aux employeurs et offre une prime de 5 000 euros aux organisations prêtes à donner une formation et une chance aux personnes en situation de handicap et qui démarrent dans la vie professionnelle. Thomas espère ainsi inspirer d’autres personnes. Des jeunes comme lui, mais aussi des employeurs, qui sont prêts à donner une chance à ceux qui sont différents. « Cela peut se faire à travers un soutien dans votre environnement, à la maison et au travail », ajoute Thomas. « Il s’agit d’un sérieux train de mesures, mais vous ne devez pas en avoir peur. La chance sourit aux audacieux. »

L’importance de la formation continue

L’arrêté royal de 2019 ne rend pas seulement obligatoires la formation et l’accréditation des ambulanciers. La formation continue revêt également une grande importance afin de garantir la qualité du service. Ces recyclages permettent de développer les connaissances, de se tenir au courant des nouvelles techniques de prise en charge, des modifications règlementaires et de parfaire ses compétences en matière de communication. Cette formation continue profite à la fois aux ambulanciers et aux patients.