Qualité, continuité et accessibilité pour les patients

Elle a demandé publiquement à plusieurs reprises que l’on respecte davantage les secouristes et, lors de la crise du coronavirus, après avoir longuement consulté des experts et son service de planification d’urgence, elle a pris des décisions difficiles avec détermination et en toute connaissance de cause. La gouverneure provinciale anversoise Cathy Berx est une femme qui défend sa vision des choses et ses idées. Grâce à sa vision large du monde du travail et de la politique, elle a donné à Belgambu de nouvelles idées pour améliorer le transport de patients.

Nous observons des défaillances dans l’organisation et la structure des coûts du transport non urgent de patients. Belgambu met en évidence ces problèmes depuis des mois auprès des mutuelles de santé, du cabinet Beke et de tous ceux qui veulent l’entendre. La gouverneure provinciale Cathy Berx se joint à l’appel à l’action. « Sur le plan social, il est indispensable de penser à la qualité, à la continuité et à l’accessibilité du transport de patients, y compris pour les plus vulnérables », souligne M. Berx. « Personne ne choisit volontairement d’avoir recours à une entreprise de transport de patients. Les patients sous dialyse, en oncologie ou souffrant d’une maladie chronique ne devraient pas avoir à s’inquiéter des frais supplémentaires liés au transport médical non urgent auxquels ils sont régulièrement confrontés. D’ailleurs, de son point de vue, ce transport est nécessaire et donc urgent. »

Tolérance zéro concernant la violence

Les défis auxquels le secteur est confronté ne sont pas négligeables. Le financement est sous pression, il est difficile de trouver des employés motivés, sans parler des problèmes de circulation et d’agression. Ce dernier point est particulièrement pertinent dans une grande ville comme Anvers, et par extension dans toute la province. Pour vous donner un ordre d’idées, entre mars 2018 et juillet 2019, 140 cas de violence contre des professionnels de la santé ont été signalés dans la province d’Anvers. L’alcool ou les drogues jouent souvent un rôle dans les incidents d’agression verbale, voire physique.

Le président de Belgambu, Kenneth Arkesteyn explique : « Certains ambulanciers nous demandent même des gilets pare-balles/anticouteau ». Cathy Berx n’est pas favorable à cette idée. « Je dois avouer que cela me choque. J’ignorais qu’il y avait de telles demandes. À mon avis, le port de gilets pare-balles/anticouteau ne peut que conduire à une escalade de violence. En outre, il est illusoire de penser qu’il résoudrait le problème. L’agressivité doit être combattue à la base. Je pense notamment à une formation sur la manière de gérer les agressions verbales afin de désamorcer les conflits avant qu’ils ne débouchent sur une agression physique, mais aussi à une politique de suivi strict appliquant la tolérance zéro. En fait, je pense que les travailleurs des services d’urgence apprennent qu’ils ne peuvent pas intervenir et qu’ils n’interviennent pas lorsque la situation n’est pas suffisamment sûre. A fortiori lorsque le transport n’est pas urgent. Soit la personne concernée devra être suffisamment calme, soit elle devra rejoindre sa destination d’une autre manière. Kenneth est d’accord avec cette argumentation et ajoute qu’ « en principe, les prestataires de services d’urgence n’interviennent que si la situation est sûre. La création d’un environnement sûr incombe à d’autres personnes, comme la police. »

Transport partiel contre approche holistique

L’agressivité est un problème qui apparaît régulièrement dans les médias et qui est donc « bien connu ». D’autres défis, en revanche, sont moins visibles, comme celui de trouver du personnel motivé et en suffisance. Les services médicaux d’urgence (DGH) fonctionnent en grande partie grâce à des ambulanciers volontaires. M. Belgambu se demande si le gouvernement ne devrait pas débloquer des fonds pour indemniser les travailleurs qui travaillent à titre principal dans les services d’urgence.

Cette situation soulève inévitablement la question de savoir quel gouvernement doit décider et organiser cela. Aujourd’hui, tant le SPF Santé publique que l’Intérieur et les villes et communes financent l’aide médicale d’urgence. « Il y a des choses à dire sur ces différents pouvoirs », explique Berx. « Le transport des patients constitue souvent la première étape de chaque processus de soins. Il n’est pas rare que le processus de soins commence par un transport médical. La Santé Publique constitue donc un choix logique, étant entendu qu’elle est la mieux placée pour conclure des accords de services avec ses partenaires afin d’effectuer des transports médicaux de manière rentable en respectant des normes de qualité claires. Il est important de s’efforcer de créer des conditions de concurrence équitables, mais cela ne doit en aucun cas exclure les synergies possibles. Faut-il être aussi catégorique ? Je défends et continuerai de défendre l’adoption d’une approche multidisciplinaire ou interdisciplinaire. Celle-ci produit presque toujours une valeur ajoutée. Il existe une autre considération importante : faut-il diviser le transport de patients en types de services ou l’aborder de la manière la plus globale possible ?

Le taxi plus rapide que l’ambulance ?

Un patient « en forme » souffrant d’une maladie rénale qui se rend à sa dialyse en taxi se déplace sans problème dans la circulation grâce à la voie réservée aux taxis et aux bus. Cependant, un patient dialysé en mauvaise santé qui est transporté allongé dans une ambulance ne peut pas bénéficier de voie des taxis. Belgambu se bat pour instaurer un changement, afin que les transporteurs de patients puissent également emprunter cette voie. « Ce n’est pas une proposition illogique en soi », précise Cathy Berx. « Il semble presque contradictoire que les taxis assurant le transport payant de passagers indépendamment de l’état de santé de ces derniers aient plus d’avantages face au code de la route et dans la circulation qu’une ambulance effectuant un transport non urgent d’un patient vers un établissement de soins. Tant que le code de la route est respecté et que la sécurité est assurée, je ne vois pas pourquoi une uniformisation à cet égard ne serait pas possible. Un sujet à creuser. » À la question de Belgambu de savoir si la province d’Anvers, en tant que province progressiste, ne pourrait pas plaider en ce sens, éventuellement avec un projet pilote, Cathy Berx a répondu positivement. « Considérez cela comme un engagement de moyens, pas comme un engagement de résultat », conclut-elle.

Avec un exemple frappant de sa propre province, la gouverneure provinciale Berx étaye sa conviction que les services d’incendie constituent une valeur ajoutée absolue dans la chaîne de soins. Elle repense à l’effondrement d’un immeuble à Turnhout, où une femme a été sauvée de sous les décombres. Les pompiers et la D2 ont joué un rôle crucial dans cette opération de sauvetage. L’expérience paramédicale des pompiers, grâce notamment à leurs affectations et services dans le transport médical d’urgence, se révèle particulièrement utile. Pour garder cette expertise, ils doivent pouvoir continuer à jouer un rôle dans le transport médical (urgent). Kenneth Arkesteyn la soutient : « Le travail multidisciplinaire est déterminant. Peu importe qui l’organise. Nous devons travailler ensemble pour donner au patient la meilleure qualité de soins, chacun mettant à profit sa propre expertise. »

Le rôle d’une province

Enfin, le président de Belgambu se penche sur ce que la province elle-même peut faire pour le transport de patients. « Le gouvernement provincial n’a plus de compétences personnelles, souligne Cathy Berx, mais les aspects fonciers ont des points communs avec le transport des patients. La construction de nouvelles infrastructures cyclables, par exemple, améliore la santé de nos résidents, tout comme les investissements dans l’adoucissement et le développement des espaces verts. Et ce n’est pas tout. Il suffit de penser à la gestion de crise ou à la lutte contre l’agressivité. Notre institut de formation multidisciplinaire Campus Vesta, par exemple, est fortement engagé dans la gestion de la violence et des agressions. Les autorités provinciales y contribuent aussi indirectement.