En dialogue avec Zorgnet-Icuro « La Covid-19 a révélé d’importants sujets de préoccupation »

Le choix du type de transport doit dépendre du besoin de soins du patient et il reste du travail à faire en termes d’accessibilité financière pour le patient. Zorgnet-Icuro et Belgambu sont sur la même longueur d’onde à bien des égards pour l’avenir du transport des patients. « Nous voulons contribuer à préserver la sécurité et la qualité », déclare Margot Cloet.

Margot Cloet est directrice générale de Zorgnet-Icuro. L’organisation du réseau de partage des connaissances pour les établissements de soins de santé flamands considère le transport des patients comme une partie inhérente des soins de qualité. Il s’agit d’une question complexe, en raison des différents types de transport et des compétences à différents niveaux. « L’amélioration de la qualité et de la transparence du transport des patients repose sur un travail d’équipe », déclare Cloet. « Nous devons collaborer avec le gouvernement, mais aussi avec les mutuelles de santé, les hôpitaux, les associations de patients et les services de transport eux-mêmes. Des organisations telles que Belgambu sont un partenaire important à cet égard. »

Les services ambulanciers sont un maillon important des soins intégrés. Ils se déplacent souvent avec des personnes vulnérables en situation critique. Ils doivent donner les bonnes informations à leur arrivée à l’hôpital. Ils doivent également avoir les connaissances et les compétences nécessaires pour transporter un patient de manière sûre et confortable et pour apporter les premiers secours si nécessaire. Et cela exige une formation de qualité. Margot Cloet : « Il s’agit d’une condition préalable à un transport de patients sûr et de qualité. D’ailleurs, cela va au-delà de la connaissance des actions et des termes pratiques. La dimension mentale est également très importante. Le transport des patients est un moment crucial dans le processus de soins. Un patient doit se sentir en sécurité et bien entouré pendant ses déplacements. »

Intégration dans l’assurance maladie

Le caractère abordable du transport des patients, en particulier, reste un point d’attention. Zorgnet-Icuro partage ce sentiment. « Les modèles hyper-commerciaux au détriment du patient ou des hôpitaux sont un réel problème », explique Margot Cloet. « Les mutualités sont à bout de souffle lorsqu’il s’agit du remboursement de l’assurance maladie complémentaire. Les services doivent en même temps atteindre le seuil de rentabilité ou parfois même fonctionner à perte. Ce n’est pas là l’objectif poursuivi. Il est nécessaire de mettre en place un système de recouvrement des coûts qui rembourse correctement les matériaux et les services ».

Pour le patient, Cloet rêve d’un système de paiement pour les transports non urgents de patients comme celui qui existe déjà aujourd’hui pour le service 112 : un ticket modérateur, dans le cadre de l’assurance maladie obligatoire. « Un facteur lié au revenu pourrait éventuellement être ajouté. Mais un coût de base transparent serait certainement un grand pas en avant. Le choix du type de transport ne doit pas dépendre de la capacité financière du patient. Cela arrive malheureusement encore souvent. Les coûts de transport des patients sont parfois plus élevés que les coûts par exemple du séjour de convalescence. C’est le monde à l’envers. Des

Margot Cloet Zorgnet Icuro

« Il est nécessaire de mettre en place un système de recouvrement des coûts qui rembourse correctement les matériaux et les services. »

Leçons de la Covid

Pendant la crise de la Covid, le transport des patients, qu’il soit urgent ou non, a joué un rôle important. L’interaction entre les services ambulanciers, d’une part, et les hôpitaux et les centres de soins résidentiels, d’autre part, a été mise en évidence. « Surtout lors de la deuxième vague, nous avons essayé de mettre en place un système de transport de patients qui pourrait soutenir les hôpitaux », explique Margot Cloet. « Il est ressorti de cette interaction un grand champ de tension. La communication a été particulièrement difficile. Quels patients devons-nous transporter et comment ? Qui peut les accompagner ? Quelles informations seront ou ne seront pas transférées ? Les réponses à ces questions se sont avérées difficiles. La proximité de la famille du patient a toujours été un facteur important à cet égard. C’est crucial pour le bien-être du patient et donc aussi pour notre organisation. »

La décision de transporter un patient est souvent prise par des personnes qui n’ont pas l’habitude d’organiser un transport. Il n’y avait pas de protocoles clairs et de nombreuses parties prenantes avaient des opinions différentes à ce sujet. « Au plus fort de la crise, nous avons passé plusieurs heures à en discuter », déclare Cloet. « Comment gérer le transport entre les hôpitaux et les centres de soins résidentiels ? Et qu’en est-il d’un transport entre l’hôpital et le domicile ? Le travail de réflexion est loin d’être terminé. Bien au contraire. Nous en tirerons les leçons nécessaires et nous ferons en sorte d’être mieux préparés pour la prochaine crise sanitaire. »

Zorgnet-Icuro demande l’élaboration d’un cadre pour le transport urgent et non urgent des patients, sur la base de la recherche scientifique. Cette analyse devrait produire un ensemble de lignes directrices dans le cadre desquelles le transport de patients pourrait collaborer efficacement avec, par exemple, les centres de soins résidentiels et les hôpitaux. Il est également nécessaire de clarifier la question du transport entre les hôpitaux. Un cadre clair qui permettrait de soulager la pression et qui profiterait à toutes les parties prenantes, du service ambulancier et de l’établissement de soins au patient individuel.