Croix Rouge: Présent avant, pendant et après les inondations

Les inondations de juillet 2021 ont causé d’immenses ravages dans notre pays. En termes de durée et d’ampleur, cette catastrophe était sans précédent. Évacuer et soigner les victimes dans de telles circonstances n’est pas une mince affaire. Néanmoins, le département Secours de la Croix-Rouge de Belgique a réussi sa mission en appliquant rigoureusement les instructions reçues au sein de la discipline D2 (les secours médicaux, sanitaires et psychosociaux) dont elle fait partie.

Le département Secours de la CRB (Croix-Rouge de Belgique) s’occupe également du transport urgent et non urgent de patients et est à ce titre membre de Belgambu : « nous sommes en effet un acteur significatif dans ces secteurs et nous considérons qu’il est important de faire partie d’une organisation plus large, qui représente les intérêts du secteur », déclare Bruno De Meue, directeur du département Secours de la CRB. Ce département est auxiliaire des pouvoirs publics fédéraux (via le SPF Santé Publique) en cas de catastrophe : il intervient par l’intermédiaire de ses quinze centres de secours répartis sur le territoire wallon et en s’appuyant sur son centre logistique de Rhisnes (Namur). En tant qu’auxiliaire des pouvoirs publics en cas de catastrophe, le département Secours de la CRB est notamment intervenu lors de l’explosion de gaz à Ghislenghien en 2004 et des attentats de Bruxelles en 2016. « La grande différence avec ces événements est que la catastrophe de juillet de l’année dernière a eu une portée beaucoup plus importante (nombre de personnes touchées) et un impact dans le temps beaucoup plus long. C’est ainsi que la CRB est toujours présente aujourd’hui dans les zones sinistrées, au travers d’autres initiatives que les secours proprement dits », explique De Meue.

« Dans une catastrophe comme celle-ci, un soutien psychosocial est nécessaire en plus de la prise en charge des blessés. »

Le département Secours de la CRB est donc actif aussi bien dans « l’urgent » (ambulances 112 – auxiliaire des pouvoirs publics en cas de catastrophe – aide psycho-sociale d’urgence) que dans le « non urgent ». « Il est à souligner que la partie « aide psycho-sociale d’urgence (Sisu) » tend à prendre de plus en plus d’importance : lors de catastrophes, comme celle des récentes inondations, il ne suffit pas de soigner les corps : beaucoup de gens sont en effet choqués et traumatisés par ce qu’ils ont vu et vécu. Dans de telles circonstances, vous devez prendre soin non seulement du corps, mais aussi de l’esprit. »

Procédures connues

Bien que l’ampleur de la catastrophe ait été sans précédent, selon Bruno De Meue, le département Secours de la CRB a -fort heureusement – été capable, au sein de la discipline D2, de déployer tous les moyens qui étaient demandés par la Direction Médicale (DIR-MED). Xavier Verhaegen, responsable de la coordination opérationnelle sur le terrain, ajoute : « Nos procédures sont connues et nous permettent de réagir rapidement et efficacement en cas de sinistre. Tant en termes de mobilisation de matériel que de nos propres collaborateurs et bénévoles. La Croix-Rouge de Belgique dispose d’une cinquantaine d’ambulances équipées pour le transport urgent de malades. Durant la phase aiguë, nous en avons déployé dix-sept en province de Liège 24h/24 et maintenu cette occupation pendant au moins les 72 premières heures. Nos équipages ont été sollicités pour le transport de blessés, de personnes traumatisées, de personnes souffrant d’hypothermie et de personnes ayant des difficultés à marcher et nécessitant donc un transport en position couchée, par exemple depuis des centres de soins résidentiels qu’il fallait évacuer. « Pendant un mois, nous avons également eu une ambulance sur place en « mode veille », car la zone était difficile à atteindre (ponts coupés) et les moyens de communication normaux n’étaient plus disponibles. »

Présent sur place

Outre le transport des malades, la Croix-Rouge de Belgique a mis en place trois postes médicaux dans la zone sinistrée. Xavier Verhaegen : « Dans de nombreux endroits, toute assistance « normale » a disparu. Pensez aux cabinets médicaux et aux pharmacies. Grâce à nos postes, nous administrons les soins généraux nécessaires, par exemple pour les personnes atteintes de diabète ou d’épilepsie. De plus, nous avons également mis en place un traçage complet des victimes. Chaque personne soignée reçoit un bracelet avec un numéro spécifique. Ainsi, nous savons où elle a été retrouvée, quels soins lui ont été prodigués et à quel hôpital elle a été transférée. Ceci est indispensable pour une bonne gestion de la crise, tant au niveau des autorités (qui doivent connaître le nombre de personnes aidées) qu’à notre propre niveau. Nos services contribuent également à l’établissement des listes des personnes disparues. La logistique du département a aussi été fortement sollicitée : plusieurs véhicules FIT (First Intervention Team) ont ainsi été déployés de même qu’un poste de commandement pour coordonner les opérations de sauvetage, assurer les communications et les déplacements des ambulances. »

« Au sein de la discipline D2, grâce aux procédures établies et connues, chacun sait ce qu’il doit faire et où il doit se trouver. »

Si le département Secours de la Croix-Rouge de Belgique n’est plus présent aujourd’hui, d’autres services de la Croix-Rouge sont cependant toujours bien présents : citons entre autres la distribution des repas (plus d’1,5 million de repas ont déjà été distribués depuis le début de la crise ) et l’ accompagnement administratif des personnes dans leur recherche de logement. Il convient également d’ajouter que sur la quarantaine de millions d’euros récoltés au profit des sinistrés, 29 ont déjà été redistribués. Bruno De Meue : « Nous devons tous reconnaître que cette catastrophe est d’une ampleur inédite dans notre pays et qu’elle a permis d’identifier plusieurs zones d’amélioration pour le futur. Par exemple, au sein même de la CRB, nous travaillons déjà à une meilleure transition de la phase aiguë (les opérations de « secours » à proprement parler) vers la phase humanitaire (aide alimentaire, aide au logement, …) qui a suivi. Je tiens à souligner le remarquable élan de solidarité qui a vu le jour lors de cette crise : nous avons reçu un soutien formidable de la part de nos collègues tant de la RKV (Rode Kruis-Vlaanderen) que de Bruxelles- Capitale. Ce soutien s’est également manifesté par les dons (40 millions d’euros récoltés) de la population et des entreprises et par la présence de nombreux volontaires venant de tous les coins du pays et même – pour certains – d’au-delà de nos frontières. »